Sarracenia VS Frelon asiatique : une nouvelle étude
Introduction
Cette nouvelle étude (17/07/2024) porte sur la lutte contre le frelon asiatique, une espèce envahissante menaçant les abeilles domestiques et la biodiversité, en s’inspirant des mécanismes de piégeage des plantes carnivores, en particulier les sarracénies. Les méthodes traditionnelles d’éradication étant inefficaces et néfastes pour l’environnement, les chercheurs explorent des solutions, comme on a déjà pu le voir dans un autre de nos articles sur le frelon asiatique, plus sélectives et respectueuses de la biodiversité.
Les Sarracenia sélectionnent leurs proies
Les chercheurs ont étudié les signaux visuels et olfactifs de quatre espèces de sarracénies pour comprendre leur efficacité à piéger le frelon. Les couleurs des urnes ont été mesurées pour modéliser leur attrait visuel, tandis que les odeurs des plantes ont été analysées par chromatographie pour tester leur effet sur le comportement du frelon asiatique. Les résultats montrent que les différentes espèces de sarracénies ont des signatures olfactives et visuelles spécifiques, influençant la composition des proies capturées. Les espèces aux urnes longues et contrastées, comme S. leucophylla, piègent davantage d’hyménoptères volants, tandis que celles aux urnes courtes, comme S. purpurea, capturent principalement des fourmis.
Sarracenia et Frelon asiatique
En termes de capture du frelon asiatique, S. purpurea ne montre aucune efficacité, contrairement à S. leucophylla et ses hybrides, comme S. X Juthatip soper, qui piègent efficacement ces insectes à l’automne. Cependant, certaines espèces, comme S. mitchelliana, ont un taux de capture moyen, probablement en raison de faibles taux de rétention. Des traits tels que les aréoles blanches et la sécrétion de nectar à l’entrée du piège se sont révélés efficaces pour attirer le frelon, tandis que la texture glissante des urnes facilite leur capture.
Conclusion
L’étude conclut que les composés volatils et les traits physiques des sarracénies pourraient inspirer la création d’un piège biomimétique. L’identification des composés attractifs et des caractéristiques visuelles efficaces pourrait conduire à une solution écologique et durable pour contrôler les populations de frelons asiatiques, préservant ainsi la biodiversité et les services de pollinisation.
En attendant de tels pièges, il nous reste toujours l’utilisation de Sarracenia bien vivants !