Plantes carnivores : culture et entretien chez soi

Vous avez découvert les plantes carnivores et souhaitez en cultiver, mais vous êtes dans le flou sur les conditions à leur donner, où vous pouvez les placer, comment les entretenir au quotidien… Cette page est faites pour vous ! Nous regroupons ici toutes les informations dont vous avez besoin pour cultiver les principales plantes carnivores. Vous pourrez alors choisir vos plantes en parfaite connaissance de cause, et profiter aux maximum de leur beauté chez vous.

Sur Karnivores.com, vous trouverez également des conseils spécifiques à chaque espèce, quand c’est nécessaire.

Cultiver les Dionées – Dionaea muscipula – Attrape-mouche de Vénus

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable / Intérieur toute l’année : défavorable (besoin de saisons marquées) / Alternative : pièce fraîche mais lumineuse en hiver (sous 15°C). Rebord de fenêtre, balcon, terrasse… tout fera l’affaire tant que c’est à l’extérieur.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition ensoleillée, températures de 45°C à -15°C (voir « astuces »), pot en plastique avec trous au fond, substrat à base de tourbe blonde de sphaigne ou sphaigne vivante, toujours très humide sauf en hiver. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Toutes les Dionaea muscipula se cultivent de la même façon. Si vous vivez dans une région où les hivers sont rudes, n’ayez pas peur de préférer laisser vos dionées dehors plutôt que de les rentrer. Utilisez un grand volume de substrat (le maximum pour la place que vous pouvez allouer), entourez le pot de papier à bulles, couvrez-le avec une cloche en plastique si les gelées sont fortes et prolongées, et maintenez l’ensemble si possible à l’abri du vent. Le sol doit être juste humide, pas trop pour éviter l’effet bloc de glace. Avec cette méthode, mes dionées ont passé sans problème des hivers difficiles, avec plusieurs jours sans dégel et des pointes à -17°C ! Au printemps, elles sont alors resplendissantes… bien plus que si elles avaient été laissées au chaud à l’intérieur, ce qui les aurait épuisées ! On retiendra que c’est en plein air, ou dans un endroit très lumineux (serre, véranda) où la température varie au gré des saisons et de l’alternance jour/nuit, que la dionée sera la plus belle.
  • Entretien. Quand un piège commence à noircir, il n’est pas nécessaire de le couper : on peut laisser entièrement noircir la feuille avant de retirer l’ensemble. Il faut éviter d’apporter de la nourriture, la plante capture toute seule des insectes pendant la saisons de croissance. Le rempotage peut se faire dès que la touffe dépasse du pot et qu’on ne voit plus la surface du sol. Inutile de chercher à nettoyer les pièges après leur digestion (afin d’éviter une fermeture inopinée) ; les restes seront éliminés naturellement par la pluie ou le vent.

Cultiver les Sarracenia – Sarracénies – trompettes carnivores

Sarracenia en culture
Sarracenia en culture
  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable / Intérieur toute l’année : défavorable (besoin de saisons marquées) / Alternative : pièce fraîche mais lumineuse en hiver (sous 15°C ). Rebord de fenêtre, balcon, terrasse… tout fera l’affaire tant que c’est à l’extérieur. Possibilité de culture en « mini-tourbière », aménagée soit dans le sol, soit dans un grand contenant.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition ensoleillée, températures de 45°C à -25°C, pot en plastique avec trous au fond, substrat à base de tourbe blonde de sphaigne ou sphaigne vivante, toujours très humide. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Tous les Sarracenia se cultivent de la même façon. Ils sont très résistants au froid par leur croissance parfois très haut en latitude dans leur milieu naturel. Un grand pot, une grande vasque ou un grand bac drainé fera à leur bonheur (ils sont tendance à prendre beaucoup de place en largeur). Des plantes aux racines bien établies peuvent passer plusieurs semaines dans un gel intégral sans souffrir.
  • Entretien. Certaines urnes sont susceptibles de se pencher suite au vent ; on peut alors les tuteurer. Le nettoyage des feuilles mortes peut se faire avant ou après l’hiver. Couper au plus bas ou retirer l’ensemble de la feuille en la tenant au plus bas, avec des mouvements latéraux. Beaucoup de feuilles partent facilement de cette façon, et permet d’obtenir une plante mieux nettoyée. Au printemps, laisser les phyllodes de l’année passé (feuilles non carnivores) tant qu’elles ne dépérissent pas.


Cultiver les Drosera – Rossolis

Drosera en culture
Drosera en culture

Les Drosera constitue un genre vaste, qui comprend des espèces réparties sur tous les continents… Il faut donc adapter la culture en fonction de la provenance de la plante.

Les Drosera de climat subtropical (Drosera capensisDrosera aliciaeDrosera binataDrosera natalensisDrosera nidiformisDrosera regia…)

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable si température de -5°C minimum / Intérieur toute l’année : défavorable (besoin de saisons) / Alternative : pièce fraîche mais lumineuse en hiver (sous 15°C). Rebord de fenêtre, balcon, terrasse… peuvent recevoir ces Drosera s’ils ne sont pas exposés en plein soleil toute la journée.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition mi-ombragée (soleil du matin et du soir apprécié), températures de 35°C à -5°C, pot en plastique avec trous au fond, substrat à base de tourbe blonde et de sable de quartz, très humide du printemps à l’automne. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Le vent sec assèche le mucilage des Drosera. Si vous habitez une région sujette au mistral, par exemple, il faut les en protéger. En hiver, les parties aériennes des plantes dépérissent s’il gèle. Si les racines ne sont pas atteintes, elles relancent de nouvelles plantes au printemps. Pour cela il est important d’utiliser un pot suffisamment volumineux, qui gèle moins en profondeur qu’un petit. Avoir à disposition une pièce fraîche et lumineuse est un avantage pour leur culture hivernale.
  • Entretien. Retirer les feuilles mortes. Bien surveiller les parties naissantes et les inflorescences : des pucerons s’y cachent souvent. Certaines espèces fleurissent successivement pendant plusieurs mois, ce qui affaiblit la plante elle-même car l’énergie est utilisée pour la floraison. On peut alors couper les inflorescences dès qu’elles atteignent une dizaine de centimètres.

Les Drosera de climat tempéré (Drosera rotundifolia, Drosera anglica, Drosera intermedia, Drosera filiformis)

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable / Intérieur toute l’année : défavorable (besoin de saisons) / Alternative : pièce fraîche mais lumineuse en hiver (sous 10°C). Rebord de fenêtre, balcon, terrasse… tout fera l’affaire tant que c’est à l’extérieur. Possibilité de culture en « mini-tourbière », aménagée soit dans le sol, soit dans un grand contenant.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition ensoleillée, températures de 35°C à -20°C, grand pot en plastique avec trous au fond, substrat à base de tourbe blonde (mélange pour plantes carnivores) ou sphaigne vivante, très humide. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Ces plantes sont à leur mieux à l’extérieur toute l’année, plantées dans un grand volume de substrat recouvert de de sphaigne vivante, et à arroser copieusement dès le printemps. Une fois bien établies, elles prospèrent sans mal, avec un minimum d’entretien. En septembre, leurs parties aériennes disparaissent, et il ne reste qu’un petit bourgeon de feuilles très serrées (hibernacle), qui s’épanouit au printemps suivant. Cette étape, naturelle, ne demande pas d’action particulière.
  • Entretien. Retirer les feuilles mortes. Bien surveiller les parties naissantes et les inflorescences : des pucerons s’y cachent souvent. Certaines espèces fleurissent successivement pendant plusieurs mois, ce qui affaiblit la plante elle-même car l’énergie est utilisée pour la floraison. On peut alors couper les inflorescences dès qu’elles atteignent une dizaine de centimètres.

Cultiver les Nepenthes

Nepenthes en culture
Nepenthes en culture

On distingue principalement deux catégories de Nepenthes : les lowland et les highland. Le premier terme fait référence aux espèces de basse altitude (<1000 mètres) et le second aux espèces de montagne (>1000 mètres, jusqu’à plus de 3000 mètres).

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : défavorable / Intérieur toute l’année : favorable. Terrarium, véranda ou serre chauffée.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition lumineuse sans soleil direct, idéalement complétée par un éclairage horticole. Températures de 35°C à 20°C pour les espèces lowland, maximum 30°C le jour et minimum 10°C la nuit pour les espèces highland. Pot avec trous au fond (pas besoin d’un grand volume). Substrat à base de sphaigne du Chili (mélange pour Nepenthes), humide mais pas détrempé, qui peut être surfacé de sphaigne vivante. Humidité de l’air élevée, notamment la nuit. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Dans leur milieu naturel, les Nepenthes ne connaissent pas de saisons marquées comme les nôtres. Ce sont des plantes de milieu tropical. Les journées sont chaudes et plus ou moins humides en fonction des averses et des brumes. La nuit, l’atmosphère est toujours très humide, et plus ou moins fraîche en fonction de l’altitude. Pour réussir leur culture, il faut donc se rapprocher de ces conditions. C’est souvent en terrarium (à défaut d’une serre !) qu’on y parvient le plus facilement, car l’humidité y est maintenue. Les grands spécimens peuvent être aidés en plaçant une grande soucoupe remplie d’eau en-dessous, qui fait office de surface d’évaporation. Le pot doit être surélevé pour ne pas être en contact avec l’eau… Sans cela, à l’air libre, il ne faut pas attendre de miracles pour ces plantes : elles pousseront mais ne feront pas d’urnes. Les hybrides, plus tolérants, peuvent être suspendus sous un arbre dans le jardin en été…
  • Entretien. Couper les parties mortes à ras. Ne pas hésiter à tailler si la plante devient trop grande ; cela lui redonne une seconde jeunesse en favorisant la croissance basale (nouvelles urnes) et participe au bon maintien de la plante. Il est possible de donner un insecte aux urnes nouvellement ouvertes afin de compenser l’absence de nutriments ; en effet, contrairement aux plantes carnivores cultivées à l’extérieur, les Nepenthes n’ont pas de faune à leur disposition…

Cultiver les Pinguicula – Grassettes

Pinguicula grandiflora cultivée en tourbière aménagée
Pinguicula grandiflora cultivée en tourbière aménagée

En culture, on trouve principalement des Pinguicula d’origine subtropicale (Mexique, le plus souvent) et des Pinguicula d’origine tempérée (Europe de l’Ouest). Les conditions sont donc à adapter en fonction de l’habitat naturel des plantes.

Les Pinguicula mexicaines (Pinguicula moranensis, Pinguicula gypsicola, Pinguicula x ‘Sethos’, Pinguicula x ‘Tina’, Pinguicula agnata, Pinguicula ehlersiae, Pinguicula zecheri…)

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable si température de 0°C minimum / Intérieur toute l’année : favorable (pièce plus fraîche idéale pour l’hiver) / Alternative : extérieur du printemps à l’automne, au frais dans une véranda ou serre non chauffée, un garage lumineux… jusqu’à la fin des gelées. À l’extérieur, un rebord de fenêtre, balcon, terrasse… peuvent recevoir ces Pinguicula tant qu’ils ne sont pas exposés au soleil.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition ombragée (soleil du matin et du soir apprécié après accoutumance), températures de 35°C à -5°C, pot en plastique avec trous au fond. Substrat minéral : 1/3 de perlite, 1/3 de vermiculite et 1/3 sable de quartz. Substrat mi-organique/mi-minéral : 1/2 tourbe blonde, 1/2 perlite, en veillant à ce qu’il ne soit jamais détrempé, juste humide. Le sol minéral se rapproche plus des conditions naturelles. Ces espèces tolèrent les eaux calcaires ; cependant il faudra limiter son utilisation à des sols ne contenant pas de tourbe blonde, au risque de la dégrader. Le vent sec est susceptible de faire sécher les feuilles des Pinguicula. Si vous habitez une région sujette au mistral, par exemple, il faut les en protéger. Au Mexique, les journées sont parfois sèches, mais ces Pinguicula bénéficient la plupart du temps de l’apport en humidité des brumes et brouillards nocturnes. Dans le courant de l’automne, leur rosette carnivore disparaît pour laisser place à une rosette de feuilles succulentes bien plus petites. Dès lors, il est important d’arrêter tout apport d’eau. Le substrat doit être sec jusqu’à la fin de l’hiver.
  • Entretien. Retirer les feuilles mortes. Bien surveiller les parties naissantes et les inflorescences pour déceler au plus tôt la présence de pucerons. Il est possible d’utiliser un coton-tige pour retirer d’éventuelles saletés collées sur les feuilles. Les fleurs fanées tombent naturellement, il n’est pas nécessaire de les retirer.

Les Pinguicula de climat tempéré (Pinguicula grandiflora, Pinguicula alpina, Pinguicula vulgaris, Pinguicula leptoceras, Pinguicula longifolia…)

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : favorable / Intérieur toute l’année : défavorable (besoin de saisons) / Alternative : pièce fraîche mais lumineuse en hiver (sous 10°C). Rebord de fenêtre, balcon, terrasse… tout fera l’affaire tant que c’est à l’extérieur et à l’ombre. Possibilité de culture en « mini-tourbière », aménagée soit dans le sol, soit dans un grand contenant, à l’ombre.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition ombragée, températures de 35°C à -15°C, grand pot en plastique avec trous au fond, substrat à base de tourbe blonde (mélange pour plantes carnivores) ou sphaigne vivante, très humide. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Ces plantes sont à leur mieux à l’extérieur toute l’année, plantées dans un grand volume de substrat à arroser copieusement dès le printemps. Dans le courant de l’automne, leur rosette carnivore disparaît pour laisser place à un hibernacle. Au printemps suivant, il s’ouvre : c’est le départ de la nouvelle saison de croissance. Une nouvelle rosette s’établit. Il n’est pas nécessaire de faire quoi que ce soit, ces phases étant enclenchées par les variations saisonnières naturelles.
  • Entretien. Retirer les feuilles mortes. Bien surveiller les parties naissantes et les inflorescences pour déceler au plus tôt la présence de pucerons. Il est possible d’utiliser un coton-tige pour retirer d’éventuelles saletés collées sur les feuilles. Les fleurs fanées tombent naturellement, il n’est pas nécessaire de les retirer.

Cultiver les Heliamphora – Amphores des Marais

Heliamphora heterodoxa x nutans en culture
Heliamphora heterodoxa x nutans en culture

À l’exception d’Heliamphora heterodoxa, tous les Heliamphora poussent à plus de 1000 mètres d’altitude, sur les hauts plateaux du nord de l’Amérique Latine. Les conditions y sont très particulières, mais on peut s’en approcher chez soi.

  • Lieu de culture. Extérieur toute l’année : défavorable / Intérieur toute l’année : favorable. Terrarium, véranda ou serre chauffée. Alternative : à l’extérieur en été, à l’ombre, pour les hybrides et espèces tolérantes comme Heliamphora heterodoxa.
  • Conditions préférées et conseils de culture. Exposition lumineuse sans soleil direct, idéalement complétée par un éclairage horticole. Températures comprises entre 35°C en journée et 10°C la nuit ; une différence jour/nuit d’au moins 10°C est appréciée (par exemple, 30°C le jour et 20°C la nuit, 25°C le jour et 15°C la nuit…). Pot avec trous au fond. Substrat à base de sphaigne du Chili ou sphaigne vivante, humide mais pas détrempé. Humidité de l’air élevée, notamment la nuit. Arrosage à l’eau de pluie, eau déminéralisée ou eau osmosée. Dans leur milieu naturel, les Heliamphora ne connaissent pas de saisons marquées comme les nôtres. Ce sont des plantes de milieu tropical. Les journées sont chaudes et plus ou moins humides en fonction des averses et des brumes. La nuit, l’atmosphère est toujours très humide, et souvent fraîches. Les variations de températures sont importantes jour et nuit. Pour réussir leur culture, il faut donc se rapprocher de ces conditions. C’est en terrarium qu’on y parvient le plus facilement, car l’humidité y est maintenue. Les hybrides, plus tolérants, peuvent être cultivés à l’extérieur, en été. Deux conditions : que votre région ne soit pas sujette à un vent sec, et que de l’ombre soit disponible toute la journée.
  • Entretien. Retirer les urnes entièrement séchées peut demander une paire de ciseaux, car elles ne viennent pas toutes seules : on risque d’arracher une partie du rhizome ! Il est possible de donner un insecte aux urnes nouvellement ouvertes afin de compenser l’absence de nutriments, à la manière des Nepenthes. Attention aux excès !