Le sacrifice des plantes monocarpiques

Le terme monocarpique est employé pour la première fois par le botaniste franco-suisse Alphonse de Candole (1806-1893). Il qualifie des plantes qui périssent après avoir fleuri et produit des graines.

Le dépérissement est dû à d’importants changements chimiques dans les tissus végétaux : les ressources stockées dans les organes clés (racines, feuilles) sont utilisées pour la production de fruits, qui contiennent les graines. Si une plante se sacrifie de cette façon, c’est pour le bien de son espèce : les graines sont en effet le meilleur moyen de coloniser de larges milieux de vie. De petite taille, elles sont facilement déplacées par le vent, l’eau ruisselante, les animaux… pour maximiser les chances d’occuper de nouveau territoires. Elles sont par ailleurs produites en grand nombre – un seul sacrifice peut permettre à cinq, dix, vingt nouveaux spécimens de se développer.

Toutefois, ce n’est pas toujours un véritable sacrifice. Dans le cas des Aeonium justement, une ou plusieurs rosettes « de rechange » sont produites au préalable chez certaines espèces, pour continuer la croissance du pied. Si ce n’est pas le cas pour une plante que l’on cultive, on peut soit retirer une ou plusieurs feuilles bien charnues pour en faire des boutures, soit retirer les fleurs avant qu’elle ne fructifient, voire couper l’inflorescence dès son apparition.

L’inverse de monocarpique est polycarpique. Il concerne la majorité des végétaux que nous connaissons, c’est pourquoi on l’emploie rarement pour caractériser une plante.