Le rôle des phyllodes

Contrairement à nos chers Drosera européens, le repos des Sarracenia n’est pas pour tout de suite. Les urnes ont encore la pleine possession de leurs moyens pour la capture et la digestion, et de nouvelles naissent encore du rhizome, notamment chez Sarracenia leucophylla.

Conjointement, on observe de plus en plus de feuilles simples, qui ne sont en fait que de larges pétioles : les phyllodes.

Les feuilles transformées en urnes sont optimisées pour la carnivorie, mais c’est au détriment de leur faculté à capter la lumière  : elles n’ont pas assez de surface exposée au soleil, par rapport à leur volume… Leur production est donc coûteuse en énergie, et ne peut pas se faire en permanence, même en dehors de l’hiver. À partir du milieu de l’été, et jusqu’en fin d’automne, les phyllodes remplacent donc progressivement les urnes.

D’une quantité  proportionnelle à la taille du rhizome, elles permettent d’emmagasiner beaucoup d’énergie grâce à leur rapport volume/surface éclairée bien plus élevé que celui des pièges carnivores. Cela permet à la plante de recharger ses batteries avant les premières gelées !

Une autre plante carnivore emploie d’ailleurs une technique similaire : le fameux Cephalotus