Irrésistible !

Les Sarracenia n’ont rien à envier aux Nepenthes pour ce qui est du pouvoir d’attraction. Si vous en cultivez et que vous êtes en campagne, vous l’avez sans doute remarqué : dès le printemps, les insectes qui papillonnent autour des plantes sont nombreux, et les pièges se remplissent vite.

Ici, c’est une fourmilière qui s’est établie près d’un hybride à base de Sarracenia purpurea.

Ces ouvrières ont été guidées par l’intense signal olfactif qui émane du nectar sucré de la plante. Celle-ci a dû se faire un beau festin… Eh bien, que nenni ! Pas une seule fourmi dans le piège ! Non pas qu’elles aient une quelconque parade pour ne pas se faire piéger… Simplement, elles n’ont pas dégusté le nectar, mais l’ont rapporté à la fourmilière (on remarquait bien les allers-retours).

Or, la dégustation est capitale dans le procédé de capture, car le nectar des Sarracenia contient un poison neurotoxique appelé coniine (sans danger pour l’homme et les animaux domestiques dans de telles quantités), également présent dans la ciguë. La coniine drogue littéralement les insectes qui l’ingurgitent. Ils perdent alors l’équilibre, et tombent dans le piège. La plante carnivore n’a donc pas mangé de fourmis.

Avec autant de nectar introduit et distribué au sein de la fourmilière, on peut penser que ça n’a pas tourné bien rond à l’intérieur. Mais ça, je n’ai pas pu le voir…